
Le terme « Global South » désigne un ensemble de nations en développement, souvent confrontées à des défis socio-économiques similaires. Longtemps, ces pays ont été les destinataires de l’aide et des investissements du « Global North ». Aujourd’hui, un changement majeur s’opère : une nouvelle ère de coopération financière Sud-Sud est en train de redessiner les contours de l’économie mondiale. L’Afrique est au cœur de cette dynamique, participant à la création d’un nouvel ordre économique mondial plus multipolaire et moins dépendant des institutions traditionnelles.
Pourquoi un nouvel ordre financier émerge-t-il ?
Plusieurs facteurs expliquent cette réorientation des flux financiers et économiques :
- La montée en puissance de nouvelles économies : L’émergence de la Chine, de l’Inde et du Brésil en tant que puissances économiques mondiales a créé des pôles de richesse et d’investissement alternatifs.
- Le partage de défis communs : Les pays du Global South font face à des enjeux similaires, qu’il s’agisse du changement climatique, de la gestion de la dette ou de la nécessité de financer leurs infrastructures.
- Le désir d’autonomie : De nombreux pays cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis des institutions de Bretton Woods (FMI, Banque mondiale) et des devises occidentales.
Les manifestations concrètes de cette coopération financière
Cette nouvelle dynamique se traduit par des actions concrètes :
- De nouvelles institutions financières : L’exemple le plus marquant est la création de la Nouvelle Banque de Développement, la banque des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Elle a été conçue comme une alternative à la Banque mondiale pour le financement de projets d’infrastructures.
- Le développement des corridors commerciaux : Les pays du Global South renforcent leurs liens commerciaux et investissent dans des projets qui facilitent les échanges entre eux, réduisant ainsi leur dépendance aux partenaires occidentaux.
- La coopération monétaire : Il y a une volonté de plus en plus forte d’utiliser les monnaies nationales dans le commerce bilatéral afin de réduire la dépendance au dollar américain.
- L’échange de connaissances : La coopération Sud-Sud va au-delà de l’argent. Elle inclut le partage d’expertises en matière de développement, d’agriculture et de technologie.
Quel rôle pour l’Afrique dans cette nouvelle dynamique ?
L’Afrique est à la fois bénéficiaire et actrice de ce changement.
- Attraction de nouveaux investissements : Le continent attire des financements des BRICS et d’autres pays du Sud, qui sont souvent perçus comme moins exigeants sur le plan politique que les investisseurs traditionnels.
- Participation active : Des pays comme l’Afrique du Sud, membre des BRICS, jouent un rôle actif dans la définition de ce nouvel ordre. D’autres pays africains participent à ces forums et défendent des positions communes sur des sujets comme la restructuration de la dette des pays en développement.
La coopération financière Sud-Sud n’est pas qu’une simple alternative. Elle est en train de devenir une force motrice du développement mondial, offrant aux pays africains de nouvelles opportunités de financement, de commerce et de partenariat. Pour le continent, l’enjeu est de tirer pleinement parti de cette nouvelle donne pour accélérer sa croissance et asseoir sa place sur la scène économique mondiale.